Le temps d'un soupir

Il courait. C'est épuisant ?

La situation d'aujourd'hui se repère depuis tellement longtemps que j'oublie de prendre le temps de remonter dans le temps pour comprendre pourquoi depuis tout ce temps j'ai pas le temps de vivre le monde courant.

Pourquoi courons-nous ainsi puisque le temps perdu n'est plus à perdre ?

Regarde autour de toi : tu cours aussi. Excusez celles et ceux qui courent parce qu'il faut attraper le temps perdu. On court parce qu'on ne peut pas la vie autrement. Il courait, et elle aussi courait. Aujourd’hui comme hier comme demain j'ai pas le temps : nous courrons. Quelle drôle de question !

Elle courait aussi pareil. Vous là-bas, courez vite.

Tu me hurles j'ai pas le temps que tu t'y engages. Pas la première fois. Cependant tu a couru aujourd'hui et tu ne m'as pas répondu. Tu t'y engages puisqu'aujourd'hui journée de folie pour demain promis, le bonheur au travail doit être fait dans les temps courts.

Pardon j'ai pas le temps de nous deux.

Avec le temps perdu qui n'est plus à perdre, plus rien n'est dommage. La journée est une courante infernale du premier pas au sol jusqu'au dernier jusqu'au dernier lit du soir. Pour aujourd’hui comme hier comme demain j'ai pas le temps m'épuise.

Depuis dort la femme qui courait aussi.

Jours après jours, elles courent toujours. Elles ne devraient pas toujours courir beaucoup toujours. Les fous courent-ils beaucoup ? Leurs nuits n'existent plus non plus disparues avec le temps. Les jours se dissolvent. Défilent. Leur manquent. Ils égrènent des histoires de j'ai pas le temps. Parce qu'il faut bien une intrigue pour absoudre la disparition du temps capital.

Sur sa tombe : pardon j'ai pas le temps de respirer.

Officieusement le travail
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Officiellement le travail